Lundi, octobre 13, 2008
" Entre excédents et famine - l'alimentation à la croisée des chemins pour la paix" rencontre du 9 au 12 octobre 2008 à Bologne, Italie

>>> Retrouvez la présentation de la rencontre et son programme !

>>>Récit de la journée du 10 octobre

>>>Invitation

 

Rencontre de Bologne – Samedi 11 octobre 2008

Samedi, les participants à la rencontre sur l’alimentation ont étudié sur le terrain la réalisation pratique d’une politique destinée à protéger la petite agriculture locale, à développer les marchés locaux et les circuits « courts » de vente de produits alimentaires.

La rencontre s’était déplacée dans une autre ville, Sasso Marcone, ce qui a permis d’admirer les paysages magnifiques des Apennins, de découvrir un musée-mémorial qui rappelle des moments tragiques de la guerre dans cette région, de marcher au milieu d’un marché « agricole » et dans une petite ferme « agro-touristique ».

Le matin, une réunion avec les responsables politiques et professionnels de la région a permis aux participants de comprendre l’importance de la qualité de la nourriture sur la santé, de modes de production qui assurent la qualité de celle-ci tout en préservant et amplifiant la dynamique de développement local et les traditions.

Montagn’Amica (amis de la Montagne) est un exemple d’organisation d’agriculteurs travaillant ensemble pour la promotion de leurs produits. Beaucoup ont souligné la nécessité de travailler à des relations plus fortes entre producteurs et consommateurs. Les responsables politiques s’inquiètent toutefois de ne pas parvenir à enrayer totalement l’exode rural, malgré la mise en place de politiques fortes destinées au soutien des agriculteurs, à la formation des jeunes à une alimentation saine qui encourage les productions locales, à la mise en place de distributeurs automatiques de lait et de fruits, aux aides à la production organique ou intégrée... Le conseiller régional à l’agriculture s’est dit en faveur d’une orientation des aides européennes vers des projets plutôt que sur des individus.

 

Rencontre de Bologne – Dimanche 12 octobre

La rencontre de clôture, dimanche, a donné l’occasion à M. Giovanni Bersani, ancien sénateur, ancien député européen et Co-président des Accords de Lomé (accords de développement entre l’Union européenne et les pays d’Afrique, Caraïbes et Pacifique) de donner sa vision de la situation actuelle sur la question des agricultures, de la crise alimentaire et des besoins de développement.

M. Bersani, à l’origine de deux des associations ayant organisé la rencontre de Bologne en lien avec Initiatives et Changement – Italie, a montré tout au long de son parcours politique, sa détermination pour que l’Europe assume ses responsabilités envers le monde. Il a fait référence au travail de Caux (Centre international de rencontres d’Initiatives et Changement, en Suisse) pour la paix dans le monde. Il souhaite une nouvelle politique pour assurer la satisfaction des besoins alimentaires dans le monde, le combat contre la famine et pour le développement. Il a souligné la nécessité de remettre les agriculteurs au cœur des politiques agricoles et des mises en œuvre de celles-ci, partout dans le monde. Le développement agricole et rural est essentiel si on veut contrer l’exode rural qui menace la paix mondiale. Le problème de l’accès à une nourriture de qualité dans les grands centres urbains est aussi un défi important.

M. Zacchiroli, maire de Castel San Pietro a partagé son expérience personnelle : son voyage au Congo, pour l’inauguration d’un projet d’adduction d’eau que sa ville avait soutenu, l’a conduit à comprendre combien nous, blancs d’une Europe vieillissante, devons faire l’expérience concrète de la réalité du monde tel qu’il est vraiment.

Les agriculteurs du Dialogue entre Agriculteursont exprimé ensuite plusieurs convictions : l’importance des productions de qualité, des circuits courts, d’une politique de développement agricole qui permette une production agricole là où elle est consommée, une approche nouvelle des marchés agricoles mondiaux.

M. Bastien, agriculteur français, a demandé un retour du politique dans la conduite des politiques agricoles trop souvent sous le contrôle des entreprises et multinationales. « Nous avons besoins de l’appui des politiques pour travailler ! » a-t-il dit. « Organique ou pas, blancs ou noirs, européens ou non, nous, les agriculteurs du monde, si on nous en donne les moyens, nous arriverons à produire la nourriture là où elle est nécessaire ! »

Claude Bourdin, responsable du projet Dialogue entre agriculteurs d'I&C France