Jeudi, avril 30, 2020

Partout dans le monde, sur toutes les lèvres et dans les medias, trois mots reviennent sans cesse : le COVID-19, le confinement, la distanciation sociale. Ils nous amènent à nous poser autant de questions et à méditer sur notre responsabilité face à ces 3 réalités. 


Tout le monde sait que le virus COVID-19 est dangereux, qu’il se dissémine à une vitesse aujourd’hui incontrôlable et qu’il semble invisible : cela accroit les craintes, car on ne sait pas d’où il pourrait venir, par qui ou comment, quand, où ? Cela dépasse parfois nos réflexions. Alors beaucoup parmi nous se limitent à parler de ce mot COVID-19 ou coronavirus, comme un ennemi invisible.


Le confinement est aussi un mot qui est en vogue, une des solutions pour se protéger de cet ennemi invisible et parfois mortel. Devant un tel ennemi, invisible et qu’on ne saura pas contrôler ni prévoir d’où il va venir, quand, comment, c’est la peur qui prend place dans la pensée de l’être humain. Seule solution : s’isoler et se cacher pour ne pas se faire attraper. Cette peur ou cette réaction de se cacher remonte depuis longtemps dans l’histoire : plusieurs versets bibliques en témoignent, en commençant par les disciples qui s’étaient cachés jusqu’au moment où Jésus leur apparait dans leur cachette, pour les réconforter et les encourager. Ainsi la question est de savoir, dans ce moment de confinement, quel est l’état d’esprit de chacun de nous ? Quelle leçon tirée par chacun de nous à ce moment ? Quel est le message fort pour chacun de nous, en comparant notre situation précédente et celle actuelle ? Quelle protection pensions-nous avoir, comme notre argent, nos gardes de corps, nos parents, nos biens, etc ? Face à cette situation de confinement, de crainte de ne pas être contaminé ou d’être en contact avec cet ennemi invisible (COVID-19), avons-nous déjà pensé que dans la vie, parfois, on se trompe sur les protections que nous pensons mettre en avant ? Cet ennemi invisible touche riches comme pauvres, autorités comme simples citoyens, grandes nations ou puissances économiques et militaires comme petites nations.

Nous pleurons nos proches emportés par le COVID-19 et nous craignons pour notre lendemain, jusqu’à ce que ce fléau passe, sans savoir quand ? Cette peur stimule chacun de nous à comprendre comment sa vie est importante et précieuse et doit tout faire pour la sauvegarder à tout prix. 

Comme chacun de nous trouve sa vie précieuse et craint la mort, avons-nous réfléchi maintenant ou profitons-nous de ce temps de confinement pour apprécier combien nos proches, nos amis, nos frères nous sont importants car pour chacun sa vie est précieuse ? Avons-nous compris maintenant que notre vie a plus de sens lorsque nous sommes en contact avec les autres que lorsque nous sommes seuls ou isolés ? Avons-nous compris que notre vie n’a de sens que dans les relations avec les autres et non pas dans les matériels que nous possédons ? Car nos biens sont cloués avec nous dans nos enclos maintenant, et les gens pensent moins à ces biens qu’au besoin de penser à nos amis, connaissances, frères, familiers ! Écouter la voix d’un ami proche au téléphone devient intéressant, plus que de prendre l’avion pour un voyage touristique, ou aussi aller s’isoler seul au bord du lac avec un livre pour fuir son entourage et environnement.


Chacun a sa manière de comprendre le mot distanciation sociale. Personnellement, j’ai tiré une leçon, lorsque nos autorités nous invitent au respect de distanciation sociale : mon bien-être dépend du bien-être de l’autre. Comme je souhaite être sain, je dois permettre à l’autre aussi de l’être. Le mal que je ne souhaite pas pour moi-même, je dois aider à ce que les autres ne l’aient pas. «  Ne dit-on que, lorsque ça brule chez les voisins, il faut les aider à éteindre ce feu, avant qu’il n’arrive chez vous ? » C’est vrai ! Le problème a commencé dans une ville chinoise et chacun pensait que c’était un problème local, mais en peu de temps finalement, le monde entier a été embrasé par ce fléau devenu pandémique. Personne n’est à l’abri, nous devons tous y faire face, avec les mesures de prévention. C’est pour dire que notre bien-être dépend de nous tous sans exception ; la joie et un monde juste dépendent de l’implication de nous tous et non des autorités ou de ceux-là qui se prétendent comme gardiens du temple, non, cela dépend de tout un chacun, riche, pauvre, autorité, simple citoyen. J’ajoute d’ailleurs que même les autres êtres de la nature, arbres, animaux, etc. jouent un rôle important dans notre bonheur et notre joie de chaque jour. 


Je suis heureux de voir comment, à côté de ces 3 mots (COVID-19, confinement, distanciation sociale), le mot solidarité sociale retrouve la cote, comment beaucoup commencent à revenir à la solidarité, à la charité, comment ceci nous amène à penser aux autres, à partager avec les autres, à permettre aux autres de vivre bien. Un homme solidaire, charitable, c’est celui qui essaie de se mettre à la place des autres, qui comprend leurs problèmes, qui compatit avec les autres. C’est avec cela que je voulais terminer mes pensées : dire que nous devons ouvrir nos cœurs aux autres, nous devons parvenir à comprendre les agissements des autres pour bien les aider, les aimer, les comprendre dans telle ou autre situation, plutôt que de les abandonner, haïr ou fuir. 

COVID-19, c’est un ennemi pour tous et que nous ne pouvons vaincre qu’ensemble.

Au Centre Kitumaini où nos équipes sont déployées sur le terrain pour sensibiliser les femmes et paysans en leur donnant des vraies informations sur les mesures préventives, en distribuant et installant des bidons pour se laver les mains régulièrement, des cache-nez pour se protéger et des nourritures aux plus âgées et aux enfants en situation difficile. 

Plus de 340 ménages ont déjà bénéficié de ces informations, une centaine d’enfant ont bénéficié d’un sachet contenant les farines de maïs, soja, sorgho, moringa et sucre pour faire face à la famine, une centaine de personnes ont déjà bénéficié de cache-nez, 42 personnes âgées ont bénéficié de riz, sucre, sel. 

La campagne de sensibilisation continue sur terrain.